LA REALITE DES FEMMES PAYSANNES DANS LA FABRICATION DU TCHAPALO.
SOCIETE : INCURSION DANS LE MILIEU DE LA BRASSERIE DU CEREAL EN CÔTE D’IVOIRE.
  
Février 2021, nous avons faire une immersion dans le monde de la brasserie du mil communément appelé le ‘’TCHAPALO’ ’dans la commune d’Adjamé précisément à williamsville. Le tchapalo est une boisson extrait du mil, du maïs voire du sorgho dans le nord et le nord-ouest de la cote d’ivoire.
Comme toutes ces femmes paysannes du monde agricole qui n’ont pas eu la chance d’aller à l’école, dame Lucie veuve depuis 2011 exerce le métier de vendeuse de ‘’tchapalo’’ au quartier ‘’Gbragbra’’ non loin du terminus 14 de l’arrêt de bus.
Produit à plus de 40 000 tonnes par an en Côte d’ivoire, à quelques variations près d’une année à une autre  et essentiellement consommé localement, Le mil est une  céréale vivrière  à très petites graines. Cet  aliment nutritif  fait partie intégrante des habitudes culinaires des ivoiriens.
 Pennisetum Glaucum est Le  nom scientifique qui désigne Le millet perlé ou  mil à chandelle                    mais ici en terre d’éburnie, ce nom-là, n’est pas aussi connu que les appellations populaires :  
Mil, en français ou  encore dans les langues de ses principaux cultivateurs des régions Nord du pays : gnon, parfois Sagnon pour les Dioula (langue commerciale) ; Suguélé  pour les  Senoufo et enfin  Djoufou  pour les Lobi. 
 Cette céréale  est sans nul doute très présente dans l’assiette  ivoirienne, on la déguste  tout au long de la journée sous forme de bouillie le  ^Baka^, de beignets le ^ Gnonmi^, de dessert rafraichissant le degué   et de bière  artisanale le ^ tchapalo^. Pour en savoir plus nous sommes rendus dans une brasserie de mil pour mieux nous imprégner du travail des femmes qui valorisent les produits du milieu agricole.
à l’intérieur d’une ruelle bordée  de part et d’autre  de petits  tchapalodrome comme on appelle ici  ces petits bistrots dédiés aux consommateurs, nous allons retrouver  notre  ‘’grouilleuse’’ émérite  du jour: dame Lucie Awara .  C’est dans la commune d’Adjamé à williamsville, quartier  que nous faisons immersion dans l’univers  de la mythique bière obtenue à partir de  petites graines précieuses  de mil. 
Depuis, maintenant   40 ans cette mère de famille commercialise  et fabrique  le tchapalo avec la recette que lui a transmise sa maman  alors qu’elle n’était encore qu’une jeune fille.  
Elle n’a pas eu la chance d’aller à  l’école comme beaucoup de femmes sur le continent  parce que son père agriculteur ayant décidé de ne pas scolariser de  filles aux profits des travaux ménagères et champêtres. C’est avec chagrin qu’elle nous confie cela même après toutes ces années ! « Mon seul travail que j’ai appris et que je connais bien c’est plan té et fabriquer du ‘’tchapalo’’ car mon papa n’a pas mis ces filles à l’école » a-t-elle déclaré.
 à chaque nouvelle journée dame Lucie Awara  accomplit ce qui semble être devenu sa routine,  les étapes de préparations du tchapalo  tantôt à  activer le feu, tantôt à puiser dans un baril à l’aide de petits seaux  du jus obtenu de ferments de mil avec bien sûr quelques secrets bien à elle pour le renverser dans sa grande marmite fièrement posée sur son foyer d’argile  . 
C’est de toute cette mécanique que résulte le nectar dont ses clients, dans une ambiance conviviale  et confortablement  installées à leurs tables sous les appâtâmes sont si impatients de s’abreuver. 
Son commerce de tchapalo  l’a toujours aidée  à se prendre en charge, à scolariser ses enfants et  à avoir une vie décente.
Selon les variations  de son coût sur le marché le sac de mil  lui coûte plus ou moins 25 000 francs CFA ajouté à cela les dépenses nécessaire  pour la fabrication de son tchapalo  et selon l’affluence des clients elle s’en sort le plus souvent avec le  moins de perte possible.
Même si cette activité  l’a aidé à continuer à assurer la scolarité de ses enfants aujourd’hui  adultes après la mort de leur père, pendant  notre entretien dame Lucie Awara nous confie  que pour elle c’est  de plus en plus pénible, le contact permanent avec le feu, la fumée de bois irrite ses yeux affectant ainsi sa vision.
Toutes ses conditions difficiles ajoutées à l’âge lui font songer sérieusement à une reconversion, une autre activité génératrice de revenus beaucoup moins  négative pour sa santé. Une boutique où elle pourrait  vendre un autre type de marchandises   nous confie-t-elle.                               
En attendant elle est toujours là,  derrière notre  camera et notre micro  brave face à sa situation, l’œil vigilant sur la  potentielle venue  de clients.   Sous ces petits hangars de fortune  un breuvage traditionnel  jaune pâle à l’allure de jus gingembre est au bord de toutes les lèvres, courtisant toutes les langues  et amis de toutes les gorges. 
Les gorges de ces amis occasionnels , comme de ces  amis fidèles , et cela au grand bonheur de notre battante,  femme forte , femme courageuse, femme travailleuse  comme bien d’autres  que nous prendrons plaisir  à découvrir avec vous  , pour notre série  spéciale de célébration de la femme dans le monde paysan.
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ALEX ADOU , Abidjan  Côte d’ivoire, pour LE Grouilleur info.


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